Les informations et documents que nous livrons aujourd’hui sont connus des services de renseignement français. On imagine que les autorités gabonaises doivent avoir été informées par leurs collègues de Lutèce (Paris). Toutefois, il serait imprudent de penser qu’’avec toutes ces armes et troupes, les pacifiques de l’Union nationale se préparaient à faire la guerre. C’était juste pour l’échauffement, car les vraies hostilités commenceront après Addis-Abeba.
Au micro de l’AFP et derrière les murs du bureau du PNUD à Libreville, AMO est presque jubilatoire : « Nous avons des objectifs, dont celui de se faire reconnaitre par la communauté internationale et lui signaler la nouvelle donne au Gabon, nous nous organiserons en fonction ». Le tempo est lâché : « objectifs » et « réaction ». Tout ce qui se passe aujourd’hui ne procède donc du hasard. Et votre satimédia le savait et l’avait déjà dit et redit à travers ces mêmes colonnes.
Tout avait commencé durant le séjour d’AMO à Lutèce. A plusieurs reprises, il avait reçu les émissaires de son oncle Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Des réunions stratégiques ont eu lieu à Neuilly et dans plusieurs restaurants parisiens. D’ailleurs, à son informateur officiel, « le député PDG de l’UN » Jean-Christophe Owono Nguema, il ne cessait de répéter, en langue que l’intensité et la délicatesse du travail étaient telles qu’’il se voyait obligé de prolonger son séjour.
Pour intense, ce travail le fut vraiment. Surtout qu’’il lui a fallu broyer et avaler la patience de sang. Il le fallait pourtant car son mentor de Malabo avait besoin de s’assurer d’abord que le coup qu’’il va carabiner à Addis-Abeba sera couronner d’un grand succès. A savoir, surprendre tout le monde le 29 Janvier prochain en lançant une véritable OPA sur la présidence de l’Union africaine et déstabiliser ainsi l’actuel présidant, le pauvre malawite Bingu wa Mutharika.
En effet, ayant déjà obtenu les soutiens du Frères Rois traditionnels d’Afrique, le panafricaniste Mouammar El Kadhafi, l’immense Guide du peuple de la Jamahiriya Libyenne, et de l’inoxydable baobab de Dakar, l’adolescent Abdoulaye Wade, Obiang Nguema a facilement « motivé » le ralliement de quelques autres affamés. Un ralliement qui s’est fait, naturellement, dans la plus grande discrétion. A part que certains bavards n’ont pas manqué d’aller honteusement vendre la mèche à Paris.
Mais dès qu’Obiang Nguema avait réussi à se constituer une majorité absolue et se convaincre qu’il avait 99% de chances d’être le futur président de l’Union Africaine, il a rapidement donné le feu vert à AMO de pouvoir rentrer au Gabon et s’autoproclamer président de la république. Et saisir rapidement les nations unies dans l’espoir qu’’avec la jurisprudence Alassane Dramane Ouattara, Ban Ki Moon, mis sous pression, sera obligé de refiler la patate chaude à l’Union Africaine. Autrement dit à… Obiang Nguema. D’où AMO a finement calculé de lancer son attaque quatre jours avant le sommet d’Addis-Abeba, qui va consacrer la prise de la citadelle UA par son parrain.
Un véritable grand chemin : Obiang Nguema président de l’UA, les jours deJean Ping sont désormais comptés car Malabo a déjà bien au chaud l’argument selon lequel le président de l’Union et celui de la commission ne peuvent être de la même région ; et AMO peut déjà voir l’avenir en roses. Ça, c’est le plan A.
Mais Obiang Nguema et son filleul ont aussi un plan B. L’hypothèse d’un waterloo ce week-end à Addis-Abeba a été aussi envisagée. Et dans le cas où une telle horreur se produisait, ce ne sera pas la catastrophe puisqu’il faudra tout simplement entrer dans la résidence et instaurer un climat insurrectionnel dans les villes de Libreville, Port-Gentil, Makokou, Oyem et Lambaréné. Le scénario visé étant un joli clone de la partition ivoirienne. Ce qui devrait donner, si ce plan B se passe comme prévu, un Gabon Fang, composé des provinces de l’Estuaire, Ogooué Maritime, Ogooué Ivindo, Woleu Ntem et Moyen Ogooué puis un Gabon Bilop regroupant le Haut-Ogooué, la Ngounié, la Nyanga et l’Ogooué-Lolo.
La matérialisation de ce plan B vient de recevoir un petit coup d’accélération. Les 12 et 13 Janvier dernier, le grand stratège d’AMO qu’est Jean Christian Nkogué, ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur à la belle époque du règne d’AMO, est allé voir discrètement un opérateur économique qui non seulement connait du beau monde à l’UN mais se trouve être, selon l’entourage du « président », un « vieux pote » d’AMO : il s’agit de la société safari-Gabon, une quincaillerie qui a la noblesse de produire des sensations fortes aux amoureux de la pêche et de la chasse. Dans le bureau du DG de cette boite, deux commandes vont être passées (n°752/SF/2011 et 753/SF/2011 voir fac-similés) pour l’acquisition de pistolets, cartouches en caoutchouc et du lacrymogène. Sans doute pour lutter à armes égales lors de la probable guérilla urbaine.
Le lendemain de cette inoffensive commande, les hommes d’expérience qui composent l’Etat-major de la nouvelle armée de la résistance, ont constaté un dangereux oubli et que le compte n’y est pas. Jean Christian est prié de reprendre le panier et de repartir au comptoir de Safari-Gabon. Dans le plus grand secret il sollicite la livraison de 200 matraques en caoutchouc et 10 coups de foudre à usage d’électrocution.
A la question de savoir quels éléments vont utiliser ces jouets, la réponse se trouve dans ces recrutements et enrôlements qui se poursuivent et dont nous faisons état dans notre précédente livraison. Selon les documents en notre possession, plus de trois cents (300) jeunes âgés de 18 à 25 ans ont été mobilisés. Comme pour corroborer les indications des services de renseignement français, nos sources révèlent que l’entraînement des premiers enrôlés a débuté depuis déjà trois semaines.
Votre satimédia a pu obtenir les premières listes des futurs miliciens d’AMO (voir fac-similés). L’identité de chaque combattant est connue de même que leurs contacts téléphoniques. Pour l’instant, l’état-major de l’UN n’a pas d’autre choix que de faire usage du téléphone puisqu’ils sont encore dans l’attente de l’arrivée des Motorola.
La mise en place ainsi dévoilée, il reste la mise en opération. Là aussi, la tactique est déjà bien huilée. Il faudra absolument parvenir à un face-à-face forces de l’ordre, manifestants « pacifique ». D’après la subtile stratégie de l’UN, des coups de feu partiront des manifestants pour amener les forces de l’ordre à réagir brutalement. Face à la résistance de la milice, l’usage des moyens lourds devrait largement suffire à créer le génocide tant espéré et amener la communauté internationale à jouer le disque habituel de « l’usage disproportionné des moyens ». Avant d’envoyer une commission d’enquête internationale à la recherche d’éventuels charniers.
Une stratégie, il faut le reconnaître, qui est beaucoup plus facile que se tuer le cerveau à la rédaction d’un projet de société ou s’empoisonner l’esprit à élaborer un projet de campagne crédible à même de faire gagner les législatives de juillet prochain.
Pardon, on avait oublié que ce sera au gouvernement d’AMO de les organiser…
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