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Titre du blog : Fédération P.D.G Russie et Europe de l'Est
Auteur : ujpdg-russie
Date de création : 30-11-2009
 
posté le 26-04-2011 à 21:44:30

Comilog à la barre le 26 juin


Jean-Valentin Leyama et ses compagnons ont trouvé un écho favorable auprès du tribunal de Libreville. Leur plainte contre Eramet et sa filiale au Gabon, Comilog, débouche sur la comparution, le 26 juin prochain, de Marcel Abéké et Patrick Buffet, tous deux directeur général, respectivement de Comilog et Eramet. Les plaignants demandent 490 milliards de francs CFA de dommages pour pollution aux émanations de manganèse.
 
© D.R.
 
Le groupe minier français Eramet et sa filiale au Gabon Comilog, qui ont fait l’objet de six plaintes pour pollution présumée en mars, sont cités à comparaître le 26 juin par le tribunal de Libreville.

«Nous, Président du Tribunal de Première Instance de Libreville, vu la requête présentée, les motifs y exposés (...) autorisons l’ONG Brainforest à faire comparaître d’urgence par devant nous tenant audience civile (...) la société Comilog, M. Marcel Abeke, directeur général, la société Eramet (...), M. Patrick Buffet, directeur général (...) le 26 juin», peut-on lire sur l’une des ordonnances du tribunal de Libreville. 

Le 25 mars dernier, trois requêtes au nom des ONG environnementales dont Brainforest, une requête au nom d’une ONG chargée de la défense des droits de l’Homme, une requête collective de plus de 350 plaignants et une dernière requête constituée par Jean-Valentin Léyama, député du premier siège de la Lébombi Leyou (Moanda), ont été déposée au tribunal de Libreville. «Ces requêtes visent à démontrer les dégâts causés sur l’environnement par l’exploitation du manganèse d’une part ; les dégâts causés sur la santé des travailleurs, des anciens travailleurs et les populations d’autre part. Nous réclamons réparation, et celle-ci a été évaluée à 490 milliards de francs CFA», a alors expliqué le député de Moanda. 

Auparavant, le 15 janvier 2011, Jean-Valentin Léyama avait fait des réclamations à la Comilog qui les avait alors jugées peu sérieuses, soulignant que dans ses activités et ses investissements, les aspects santé, sécurité et environnement sont pris en compte de manière responsable. 

Sans démordre le député avait expliqué à Gaboneco : « Il y a un proverbe du Sud du Gabon qui dit qu’on ne ment pas à l’œil. Dès qu’un visiteur descend du train à la gare Moanda, ou alors survole la région, la pollution est patente et même scandaleuse. Lorsqu’on part de la gare SETRAG pour la ville, on voit combien de fois les cours d’eau sont envasés par les déchets de manganèse, et ces cours d’eau qui avant, nourrissaient les populations, ne peuvent plus le faire aujourd’hui. On voit ce paysage noirâtre, comme dans les zones d’exploitation du charbon, etc. Le fait que Comilog puisse nier cela, je dis que c’est de l’irresponsabilité de ses dirigeants. Nous ne nous sommes pas contentés d’affirmer. Nous nous sommes également appuyer sur des études qui ont été faites par des experts, y compris des études faites par et pour le compte de Comilog. Ces études sont patentes, et nous les avons d’ailleurs produites en justice, et cette dernière appréciera si nos réclamations sont fondées ou non.»



«Nous sommes contents de cette décision du tribunal d'instruire le dossier. On redoutait que la plainte soit rejetée ou que le tribunal se déclare incompétent. On va maintenant pouvoir voir le fonds de l'affaire, a affirmé à l’AFP Marc Ona Essangui, figure de la société civile gabonaise, prix Goldman de l'Environnement 2009.