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Titre du blog : Fédération P.D.G Russie et Europe de l'Est
Auteur : ujpdg-russie
Date de création : 30-11-2009
 
posté le 05-01-2011 à 21:12:36

Discours intégral du président de la République adressé aux Représentants des Institutions constitutionnelles

 Après les allocutions des différents responsables des institutions républicaines à l’occasion de la cérémonie solennelle des vœux au chef de l’Etat, ce mercredi à la présidence de la République, le président Ali Bongo Ondimba dont notre Fédération vous livre l’intégralité a répondu à ses hôtes  

Monsieur le premier Ministre, 
Madame le Président du Sénat,Monsieur le président de l’Assemblée Nationale, 
Madame le Président de la Cour constitutionnelle,
Monsieur le Président du Conseil National de la Communication, 
Monsieur le Président du Conseil Economique et social, 
Monsieur le premier Président du Conseil d’Etat, 
Monsieur le Maire de la Commune de Libreville, 
Mesdames et Messieurs.

J’ai été très sensible aux vœux que vous venez de présenter à mon endroit et à celui de mon épouse, de ma famille, au nom des institutions que vous dirigez.

 Je voudrais donc à mon tour former pour vous et pour l’ensemble des serviteurs de l’Etat des vœux Républicains autant que chaleureux pour l’année 2011. Je voudrais aussi au nom du peuple gabonais vous remercier, vos collègues, collaborateurs avec vous, pour votre dévouement à la chose publique, et  votre contribution inestimable au fonctionnement régulier de nos institutions.

Mesdames et messieurs, l’année qui vient de s’achever nous a permis de jeter des bases, les nécessaires réformes devant permettre à notre pays de s’inscrire sur la voie du progrès économique et social.  Autant, Mesdames et Messieurs, les gabonais attendent plus que jamais à tous ceux à qui ils ont confié une parcelle de pouvoir et de responsabilité, qu’ils fassent violence au quotidien en exigeant toujours le respect de la norme et de l’intérêt général sur l’illégal et les intérêts particuliers.

Monsieur le premier Ministre, j’ai noté -comme vous- avec satisfaction les progrès accomplis en une année par notre pays dans la notation de nombre d’organisations; l’action de votre gouvernement doit donc être louée. Toutefois  ma satisfaction demeure relative car je pense que nous pouvons -et nous devons- faire beaucoup mieux si l’ensemble du gouvernement et de l’administration s’appropriait plus fortement et plus rapidement le projet que j’ai proposé aux gabonais.

C’est dire que des efforts restent à faire en termes d’efficacité du management public, d’intégrité et de gestion rigoureuse des ressources de l’état, toutes choses sans lesquelles notre pays ne saurait être le pôle d’attraction que nous souhaitons tous. C’est pourquoi je ferai mienne l’exhortation de madame la Présidente du Sénat en vue d’une évolution profonde de nos mentalités vers plus de vertu. De la même façon j’encourage, monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,  chacun à détruire son logiciel mental et comportemental ancien. Il nous faut faire en sorte que l’Etat crée le cadre favorable au développement des activités permettant de libérer la croissance , comme il nous revient de mettre en place une véritable gestion de la ressource essentielle qu’est l’homme,  en libérant l’esprit d’initiative et en l’encourageant à la productivité.

Mesdames et messieurs, j’ai noté chez chacun d’entre vous et particulièrement chez monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Madame le Président de la Cour Constitutionnelle, Monsieur le Président du Conseil de la Communication et Monsieur le Président du Conseil Economique et Social, une inquiétude, presque -pourrait-on dire- une angoisse face à certaines dérives à coloration identitaire susceptible de porter de sérieux coups à la cohésion nationale. Je dois vous avouer que, en ma qualité de premier garant de l’unité de notre nation, je partage pleinement cette préoccupation. 
Je suis en effet préoccupé par certains discours, par certains comportements, par certaines pratiques au demeurant prohibées par toutes nos lois à commencer par la plus haute, la Constitution. Il n’est pas tolérable que certains aient choisi comme métier, la stigmatisation des communautés qui constituent la nation, comme il est inacceptable que d’autres se fassent les chantres de l’auto-stigmatisation identitaire. Et il est proprement honteux que sous prétexte de la liberté, certains médias se fassent la vitrine de ce combat d’arrière-garde.

Un simple rappel : le Gabon est un et indivisible et il le demeurera !

Aucune de nos communautés ne pourrait prétendre avoir à elle seule le mérite de la construction de notre pays. Aucune de nos communautés ne saurait souffrir seule nos échecs, aucune de nos communautés n’est constituée d’anges ni aucune de nos communautés n’est constituée de démons. Aucune communauté ne devrait décemment  prétendre à quelque intimidation que ce soit, au-delà de nos emprunts identitaires nous sommes d’abord gabonais nous devons, par conséquent assumer ensemble et au quotidien toutes les exigences du « vivre au ensemble ».

C’est dans cette esprit que j’ai instauré la Journée du Drapeau, qui a été évoquée tout à l’heure. Je souhaite désormais aller plus loin,  en transformant quelque peu cette Journée du Drapeau en une Journée du Drapeau et de la Nation, qui nous permettrait de revisiter chaque année ces symboles essentiels de notre « Vivre Ensemble ».

Mesdames et messieurs, j’ai pu constater avec vous tous, en écoutant le Président du Conseil National de la Communication nous donner les chiffres du nombre des ondes radios et télévisions existant dans notre pays,  que le Gabon n’est nullement le pays  que décrivent certains oiseaux de mauvaise augure ; de même, j’engage le gouvernement à œuvrer au renforcement permanent de  la couverture de nos organes audiovisuels publics.

Monsieur le Premier Président du Conseil d’Etat, vous avez attiré mon attention sur les besoins énormes de la justice malgré les efforts faits pour la modernisation de notre système judicaire et vous avez raison.

Mais vous avez aussi rappelé les principes qui fondent la mission du service public de la justice, les qualités de tous les justiciables, la continuité du service public et le droit d’accès. Or, de par tout ce qui peut nous parvenir dans le pays, monte la clameur  qui montre  notre système judiciaire foulant au pied ses principes et vous serez d’accord avec moi que cela ne peut continuer. La séparation des pouvoirs   compare nos institutions, il ne revient pas au pouvoir exécutif ou au pouvoir législatif de faire respecter au quotidien ces principes il est donc temps que la justice gabonaise  fasse sa nécessaire mue et que le Conseil Supérieur de la Magistrature se réunisse plus souvent dans sa formation disciplinaire qui n’est composée, faut-il le rappeler, que de membres de la corporation.

Mesdames et messieurs, en écoutant les serviteurs et représentants de la démocratie locale que sont Madame le Président du Sénat, Monsieur le Président du Conseil Economique et social, monsieur le Maire de Libreville, j’ai noté le vœu d’une accélération de la politique de décentralisation, déjà bien engagée dans notre pays.

Nous devons, en effet, libérer la démocratie locale des entraves qui enveloppent l’épanouissement, il nous faut convenir que la décentralisation, notamment en ce qui concerne les ressources ne saurait être uniquement constitutive de droits, elle suppose aussi des devoirs au rang desquels l’efficacité de la dépense, la gestion rigoureuse des ressources et le contrôle par les organes habilités. Si nous  sommes d’accord  sur les droits et devoirs, alors je ne peux qu’inviter le gouvernement à œuvrer à la réalisation de la décentralisation.

Mesdames et messieurs, nous nous sommes engagés dans une longue marche vers la transformation du Gabon en pays et ville émergente. Nous ne pouvons nous offrir le luxe de contempler tous ceux qui n’ont que la critique stérile et le verbe négatif, quand bien même ils portent une part de responsabilité notoire dans notre retard. Nous avons choisi de réformer notre pays en renforçant autant le tissu économique que la force des institutions car il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de développement avec un état faible;

Parce que nous avons conscience du chemin qui mène au sommet de la montagne qui est pour nous l’émergence, nous ne pouvons pas passer le temps à flâner sur les sentiers fleuris avec ceux qui n’ont rien à proposer pour le bonheur du peuple gabonais.

C’est pourquoi, en ce début d’année, je forme le souhait que l’Etat relève les nombreux défis qui se dressent devant lui et je vous renouvelle, Monsieur le Premier Ministre, Madame le Président du Sénat, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Madame le Président de la Cour Constitutionnelle, Monsieur le Président du Conseil National de la Communication, Monsieur le Président du Conseil Economique et Social, Monsieur le Premier Président du Conseil d’Etat, Monsieur le Maire de la Commune de Libreville, mesdames et messieurs, tous mes vœux, pour vous, pour les vôtres, pour tous les serviteurs de notre République, chacun en ses titres et fonctions.

Que Dieu nous bénisse tous.

Je vous remercie.