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Titre du blog : Fédération P.D.G Russie et Europe de l'Est
Auteur : ujpdg-russie
Date de création : 30-11-2009
 
posté le 14-09-2010 à 17:06:23

Interdiction de vendre des uniformes dans les établissements, la décision ne fait pas que des heureux


La décision du ministre gabonais de l'Education nationale, Séraphin Moudounga, d'interdire la vente des uniformes dans les établissements scolaires à partir de la rentrée scolaire 2010-2011 ne fait pas que des heureux.


Elle a été accueillie avec une joie indicible par les parents d’élèves qui ont fait le déplacement de la salle polyvalente de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) la semaine dernière, mais aussi des enseignants qui, eux-mêmes, sont aussi des parents d’élèves.

Mais les plus touchés par la décision ministérielle, même si la plupart d’entre eux sont restés de marbre, sont les chefs d’établissements secondaires publics et privés et les responsables des établissements primaires privés qui en font les frais. 

La plupart d'entre eux ont conditionné l'accès dans les établissements qu'ils dirigent au port de l’uniforme qu’ils sont les seuls à vendre à un prix qu’ils sont les seuls à fixer et qui suit chaque année la courbe de leurs projets, a affirmé un parent d’élève. 

La vente des tenues était devenue une affaire juteuse. Obligation était ainsi faite à tout élève inscrit dans un établissement scolaire de s'acheter chaque année un nouvel uniforme scolaire. Etant entendu qu'il n'était pas possible pour lui de se présenter avec un ancien. Le prix de l'uniforme variait selon les établissements, entre 15 000 et 20 000 F CFA. A cette somme s'ajoutait les frais inhérents à la pose du logo de l’établissement sur l'uniforme qui oscillait entre 2 500 et 5 000 F CFA.

Ces dispositions édictées par les chefs d’établissements et leurs associés (couturiers et autres prestataires) obéraient les budgets des familles nombreuses ayant des enfants scolarisés, pis, ces uniformes ne devaient servir que le temps d’une seule année scolaire.

Que vont-ils maintenant inventer pour rattraper la cagnotte qu’ils ont inéluctablement perdue ? A près la ’’botte’’ des internats qui fonctionnaient avec des budgets en millions mais sans élèves, il est fort probable que ce soit sur les inscriptions qu’ils pourraient se rattraper, a ironisé un autre parent d’élève. 

Mais là encore, le temps est compté… Bientôt ce sera une affaire classée. D’ailleurs, une mesure a été prise pour que seuls les apprenants présentant un transfert en bonne et due forme soient inscrits.

A chaque rentrée scolaire, les chefs d’établissements, notamment ceux des établissements secondaires publics (les ex-lycées d’Etat et collèges) créaient sciemment des situations de pénuries pour ainsi faire de la surenchère lors des inscriptions. 

C’est ainsi que certains parents d’élèves étaient souvent amenés à débourser jusqu’à 200 000 F CFA pour obtenir le droit d’envoyer un enfant à l’Ecole. Des réseaux s’étaient même créés entre les chefs d’établissements, les censeurs et certains enseignants pour faire des recrutements ciblés dans le but de se partager les dividendes ainsi générés.

Autre retombée positive de la décision ministérielle, le coup d'arrêt donné aux activités de certains parents d’élèves et aux élèves qui jouaient à la ’’marelle’’ entre les classes et les établissements à chaque rentrée des classes. 

L’une des conséquences immédiates à ce jeu de colin-maillard était, bien entendu, la hausse du taux d’échecs et des déperditions scolaires.