Je viens de séjourner dans votre discours du 23 mai 2010 qui vous a servi de mot d’ouverture pour la campagne des élections législatives partielles de votre jeune et fragile parti politique dénommé l’Union Nationale.
En effet, il serait inconvenant de ne pas reconnaître que votre discours est d’une apparence appréciable si on ne se limite qu’à sa forme, quand son fond laisse totalement à désirer car il est chargé de maladresses mais surtout de vices.
Mais nous vous comprenons, c’est justement dû à votre amateurisme dans l’opposition.
Aussi, permettez moi en tant que citoyen gabonais libre de vous faire savoir que si à l’Union Nationale vous êtes des vis nous dans la majorité nous sommes des tourne vis. Je suis profondément indigné que le citoyen gabonais que vous êtes, le plus grand metteur en scène politique qu’on n’ai jamais eu depuis les indépendances, qui a participé pendant des décennies à spolier et à opprimer le peuple gabonais puisse s’exprimer dans des propos insupportables et belliqueux à la veille d’une élection mais surtout à la veille de la commémoration du premier anniversaire de celui que jadis vous appeliez « papa », je cite Omar BONGO ONDIMBA.
Permettez-moi cher frère d’ouvrir des précisions sur quelques points de votre discours et de tirer des parallèles claires avec votre situation pour faire la démonstration du danger que révèlent vos propos pour notre jeune nation.
Dans un premier temps vous dites :
- « Nous devons refuser ce Gabon qu’on veut nous imposer, ce Gabon où les liens matrimoniaux et la filiation prendrait le pas sur le mérite et le droit à l’autodétermination des peuples »,
- « Ce Gabon là, nous devons lui barrer la route, si nous voulons léguer à nos enfants et à nos petits enfants, d’où qu’ils viennent, un pays fort et prospère ».
A travers ces invitations clairement énoncées, je constate que vous appelez subtilement une partie du peuple gabonais, certainement le plus fragilisé par votre mauvaise gestion, à la désobéissance civile. Et voici le comble, le bourreau qui réhabilite sa proie dans un verbe mielleux, quel comble. Oui, je peux affirmer que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute, nous disait Jean Lafontaine. Acceptez que le peuple gabonais ne veuille plus manger de ce discours rassis.
Non seulement de tels propos ne vous honorent pas mais ils sont totalement inacceptables dans notre pays car ils ne sont pas conformes à l’esprit de notre Constitution si je m’appuie sur les Principes et Droits Fondamentaux, dans son article premier, à l’alinéa 2 « La liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de la religion, sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public ».
Pensez vous que vos propos sont de nature à garantir le respect de l’ordre public ? Pourquoi vouloir vous investir dans la provocation et l’incitation à la division entre compatriotes gabonais?
Cher frère MBA OBAME, validez qu’un peu d’histoire sur vous nous éloignerait de votre art favori : le Kongossa politique.
Lorsque jadis vous appeliez Omar BONGO ONDIMBA « papa », je ne pense pas que vous vous limitiez aux simples usages de courtoisie car, il est connu du grand public gabonais que sur certains de vos documents officiels, on pouvait trouver le nom de ce dernier comme étant votre père.
Auriez vous accepté que l’on puisse parler de pouvoir matrimonial ou de filiation au cas où le peuple gabonais aurait commis la faute de vous permettre d’accéder au pouvoir? Ou l’aviez vous tout simplement oublié ?
Je peine à croire qu’un homme comme vous, qui êtes très attaché à la tradition fang vous ayez ignoré qu’il est souvent dit : « l’enfant n’est pas celui de la personne qui lui donne l’entrée au monde mais de celui qui le garde ».
Je pense qu’à ce sujet, il y a mieux à faire dans notre pays que de nous monter les uns contre les autres surtout, connaissant les conséquences souvent irréversibles de ce genre d’invitations. Nos informations les plus récentes nous permettent d’affirmer qu’une bonne partie des membres de votre famille ne vit pas au Gabon. Par conséquent, elle ne serait pas victime des incitations à la haine et à la violence que vous lancez avec des mots à peine voilés.
De plus, vous vous permettez d’attaquer maladroitement vos adversaires politiques, ce qui est totalement déplorable même si en politique tous les coups sont permis. Je comptais sur votre compatriote Casimir OYE MBA pour vous apprendre à faire la politique autrement étant donné que vous refusez que se soit Ali BONGO qui vous l’apprenne. Mais hélas, les ego surdimensionnés des guerriers du leadership ne sont pas prêts à accepter les enseignements de quiconque.
Nous vous rappelons que nous connaissons très bien vos passifs et votre passé. Pour la majorité des citoyens gabonais, nous nous souvenons encore des bourreaux que vous avez été et dont l’esprit tarde à vous quitter. Permettez au nom de la Liberté, que ce peuple que vous avez longuement opprimé soit votre bourreau, à vous et à vos amis de l’Union Nationale, que nous vous écartions à jamais de la gestion de la chose politique et publique car, comme le renard vous n’hésiterez pas à nous ravir la seule arme avec laquelle nous sommes capables de nous défendre : la Fraternité.
Aujourd’hui, parce que vous êtes en campagne, vous reconnaissez la force du peuple. Ce peuple que vous avez plongé dans l’inégalité, la pauvreté et l’insalubrité.
Le bon et vrai maçon est reconnu au pied du mur. J’étais persuadé que vous le saviez. Qu’avez-vous fait lorsque vous étiez aux affaires pendant des décennies ? Certainement pas la recherche effrénée d’une véritable Egalité entre les citoyens gabonais.
Je suis prêt à comprendre comme bon nombre de mes compatriotes que la politique nationale vous a dépassé du fait de l’ampleur du chantier, mais en vos qualités d’élus, qu’avez-vous fait pour vos circonscriptions respectives ? Je vous laisse la possibilité de nous présenter vos différentes œuvres certainement bien visibles à Medouneu, Ntoum, Mulundou. Vos différentes circonscriptions qui à ma connaissance existent encore aujourd’hui n’ont subi aucune dévastation.
Nous comprenons par quoi se justifie l’absence totale d’actions concrètes lorsque nous suivons votre discours révélateur qui nous confirme sans ambiguïté les idées que nous avions de vous. Le kongossa politique dont vous usez avec dextérité ne peut constituer un programme de campagne. Nous pensions que votre défaite lors de la présidentielle d’août dernier vous aurait permis de changer de discours et de méthodes de campagne. Sachez que les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets. Un député est élu sur la base d’un programme, et pour les caciques de l’Union Nationale, laissez nous vous réclamer vos différents bilans après tant d’années à la députation.
Il ne suffit pas de parler sans preuves et dans un discours sans pertinence et sans consistance de Julien NKOGHE et de Régis IMMONGAULT. Il aurait été plus judicieux que vous décliniez le programme de campagne de l’Union Nationale, de ses différents candidats dans leurs différentes circonscriptions afin de pouvoir mieux édifier le peuple sur le choix à faire et à prendre conscience des enjeux en présence.
Rassurez moi et le peuple gabonais avec que le programme de Casimir OYE MBA et de Paulette MISSAMBO ne se limite pas à de telles bassesses qui ne viennent qu’exprimer au grand jour la ringardise politique des leaders de l’Union Nationale quand bien même les nouveaux enjeux politiques de notre pays invitent à une autre manière de faire la politique.
Mon cher frère,
Permettez que les acteurs que nous sommes, nous puissions enseigner aux flatteurs bricoleurs que vous êtes le rôle d’un député et celui d’une opposition car c’est dans ces deux statuts que vous souhaitez vous investir pour la préservation de vos intérêts personnels.
Le rôle d’un député n’est certainement pas de faire allusion à la vie de couple de Régis IMMONGAULT qui a fait le choix de la mixité, le choix d’épouser une femme gabonaise avant d’épouser une fille fang, car à langage comparé, sa situation n’est pas différente de celle de son adversaire, Paulette MISSAMBO qui a également fait le choix d’épouser un fang, Casimir OYE MBA. Merci pour les femmes gabonaises, la polygamie c’est vraiment rassurant pour leur avenir, elles que Casimir OYE MBA et Paulette MISSAMBO n’ont déjà pas beaucoup aidé à trouver du travail aussi bien à MULUNDU qu’à NTOUM.
Si je voulais entrer dans votre jeu insensé, je vous demanderai : pourquoi Paulette MISSAMBO ne va-t-elle pas discuter la députation en NTOUM, chez son époux ?
Or, le rôle de Casimir OYE MBA comme celui de Paulette MISSAMBO était de nous écouter et de prendre les dispositions nécessaires afin que nous soyons protégé sachant que leur statut de membres du gouvernement leurs offrait une très grande marge de manœuvre. Hélas, ils se sont bien enrichis quand nos situations se sont bien ternies. Ou encore, nous n’étions certainement pas assez « lèche bottes » ou assez « béni oui oui ».
Le rôle d’un député est également de représenter les habitants de sa circonscription. Est-ce en parlant de manière ouverte de Régis MMONGAULT ou de Julien NkOGHE et de façon voilée d’Ali BONGO que vous allez représenter vos concitoyens que vous avez appauvris ? Je suis tenté de dire que l’Union Nationale nous invite à vivre dans un monde à l’envers.
Mon cher frère, tout n’est pas possible en politique et vous le savez mieux que moi.
Le rôle d’un député, c’est également de voter les lois proposées par le gouvernement et par d’autres députés. Mais les lois que nous subissons aujourd’hui, et qui sont en cours de modification depuis l’accession d’Ali BONGO, n’est ce pas vous qui les avez votées ? Maintenant qu’elles s’abattent sur vous aussi et sur vos enfants, vous en jugez l’impertinence ? Ne savez vous pas que vous nous les avez imposées durant des décennies ? Pourquoi n’avez-vous pas dénoncé leur teneur nocive dès le 01 décembre 2007 lors du discours historique d’Omar BONGO ONDIMBA ?
Non mon cher frère, laissez le soin à des citoyens gabonais neufs de changer vos lois assassines.
Ces lois que vous avez proposées volontairement et soutenues farouchement, je les ai toujours dénoncé même sous Omar BONGO ONDIMBA malgré la terreur que vous avez fait subir à certains hommes courageux comme Marc ONA, Grégory NGWA MINTSA et dans une outre mesure à votre nouveau collaborateur Bruno Ben MOUBAMBA . Et, c’est justement son discours du 01 décembre 2007 qui a éveillé mon courage à défendre ouvertement les droits de mes concitoyens conformément à l’article 21 de la Constitution de notre pays. D’ailleurs, je continue à les défendre quand je m’aperçois que mes compatriotes et collaborateurs de la majorité ne sont pas dans les meilleurs choix.
Le rôle d’un député est aussi de proposer des lois à l’Assemblée, moyennant l’accord d’un certain nombre de ses collègues députés. Quelles lois allez-vous proposer à l’Assemblée, si déjà vous êtes incapables de proposer des mesures alternatives à celles que vous décriez au quotidien quand bien même elles vont dans le sens de l’intérêt général ? En plus, que va changer votre nombre négligeable à l’Assemblée quand nous savons que nous détenons la majorité et que vos blocages n’auront pas d’impacts sur les différents votes ? L’opposition pour l’opposition ou l’opposition sans propositions ne sert à rien. Et vous le savez mieux que quiconque.
Non mon cher frère, la division et la diversion ne sont pas des valeurs qui pourront modifier le quotidien des gabonaises et des gabonais. Soyez une force de propositions.
Enfin, le rôle d’un député est de participer aux différentes sessions parlementaires. Je peux déjà prédire à juste titre, comme j’avais prédit ce discours, que votre position minoritaire à l’Assemblée vous servira soit à boycotter les différentes sessions soit à perturber ou alourdir ces sessions parlementaires comme vous le faites bien sur la politique nationale.
Non mon cher frère, le but est de construire le Gabon et pas de le bloquer comme vous l’appelez de tous vos vœux. Je dis NON au Gabon des blocages et oui au Gabon à l’ouvrage.
Ensuite, nous les décideurs, nous allons vous égrainer le rôle d’une opposition respectée par le chef de l’état pour que toutes les parties soient représentées.
Tout d’abord, le rôle d’une opposition est de constituer un contre pouvoir. C’est dire qu’elle permet à la majorité de ne pas être tentée de mener une politique portant atteinte aux droits et aux libertés des citoyens. Jusqu’à présent, sauf les bourdes volontaires et stratégiques du gouvernement actuel permettent de confirmer la complicité qui existe entre vous.
Puis, le rôle de l’opposition est d’assurer une alternance politique qui garantit le pluralisme politique, seul moyen de base pour consolider une démocratie. Sauf mauvaise foi de votre part, la validation de votre formation politique prouve à suffisance que la démocratie sous l’ère d’Ali BONGO existe dans notre pays. Cependant, l’opposition a le devoir voire l’obligation pour justifier de son existence de proposer un nouveau cours à la politique nationale. Ce que vous peinez ou tardez à faire valoir en vous investissant dans des propositions creuses et provocatrices comme l’est ce discours de campagne.
Enfin, le rôle de l’opposition est également de renouveler le personnel politique. Ce que vous refusez de faire car vous vous croyez indispensable. Le PDG vient de proposer deux nouveaux hommes à la députation, lui qui n’est pourtant pas dans l’opposition mais qui a le souci du renouvellement de son personnel politique. Le ton avait déjà été donné lors de la mise en veille de tous les caciques.
Dans vos rangs de l’opposition, n’existe –t-il pas de nouvelles têtes capables de défendre les couleurs de votre parti politique ? Par ce désir de ne vouloir céder le leadership à d’autres citoyens gabonais et de vous investir dans le blocage, je vois que vos intentions inavouées viennent d’être mises au grand jour : la quête effrénée du pouvoir.
Je n’ai nullement lu dans votre discours, des raisons valables qui aideront et permettront aux habitants des différentes circonscriptions en jeu de voter pour les candidats que vous soutenez. Vous restez dans les généralités inutiles pour cette élection. Ali BONGO n’est nullement candidat à la députation, il est président de la République. Par conséquent, il ne peut plus être votre adversaire du fait de sa nouvelle position et conformément à la Constitution dans son article 8. Il est maintenant au dessus des partis politiques.
Mon cher frère, je refuse comme la majorité de mes compatriotes ce Gabon des blocages que vous souhaitez à travers votre discours quand vous ne parlez pas en termes de citoyens gabonais mais en termes de Fang ou d’Adouma. Je refuse comme la majorité de mes compatriotes de suivre ce discours ethniste qu’Ali BONGO dans l’Axe 9 de notre projet de société « l’Avenir en Confiance » dénonce et promet de combattre avec nous pour maintenir la consolidation de notre cohésion nationale.
Non mon cher frère, il n’est pas bon de faire tout feu, tout flamme. Le Gabon peut se construire avec ou sans vous et il restera un et indivisible comme nous le demande encore la Constitution dans son article 2 et comme nous le garantit le président de la République, notre et votre serviteur, dans son projet de société.
Aussi, je suis prêt à vous concéder à langage modéré que le gouvernement n’est pas à la hauteur car, Paul BIYOGHE MBA représente comme vous la vieille génération qui continue de surfer sur les vieux schémas de gestion quand le président de la République pourtant de votre génération s’inscrit dans une autre dynamique beaucoup plus innovante. Les changements prochains permettront d’apprécier davantage la détermination de l’homme. Vous qui êtes son frère, et qui connaissez parfaitement son caractère lucide, combatif et persévérant, il est bien dommage que votre traversée du désert vous fasse oublier les qualités de celui qui a partagé votre fraternité.
Est-ce ainsi que vous souhaitez à nouveau traiter et trahir le peuple ? Je vous dis, attention, on ne joue pas avec le peuple.
On peut tromper tout le peuple comme vous l’avez fait durant un certain temps avec votre compatriote MBA ABESSOLO Paul, on peut tromper une partie du peuple tout le temps comme vous le faites actuellement avec nos compatriotes de l’Union Nationale, mais vous ne pourrez pas tromper tout le peuple gabonais, tout le temps tant que vous aurez en face des gens pour vous rappelez certaines règles et pour vous mettre face à vos responsabilités.
De plus, si le nouveau pouvoir PDG montre chaque jour son visage, et heureusement, le vôtre est bel et bien connu : la manipulation, l’intimidation, la diversion et la division. Tels sont les différents chevaux sur lesquels vous ne cessez de miser depuis votre entrée en politique. Le personnage est identifié.
A la suite de votre exercice maladroit dans lequel vous exprimez votre plus grand désarroi face à un Gabon qui a le souci de payer sa dette intérieure, je suis bien tenté de vous poser la question de savoir quel est le pays au monde qui ne s’est pas endetté pour se construire et pour relancer sa machine économique ?
Je veux bien qu’on critique le gouvernement de BIYOGHE MBA comme je le fais mais quant à lui assigner tous les maux du monde, je dis non. Il faut lui adresser des remarques constructives mais surtout objectives. Et non celles qui n’ont pour seul but, que l’amusement ou la plaisanterie politique.
Enfin, vous vantez le courage de notre ancien premier ministre pour qui j’ai beaucoup de respect et d’admiration non pas pour son courage mais pour sa capacité à partager son temps avec des hommes qui ne l’ont pas toujours affectionné et respecté. Et comme il est souvent dit : qui peut le plus, peut le moins. C’est dire à Jean EYEGHE NDONG, qu’il peut encore se détacher de ce conglomérat dont l’existence ne se justifie pas dans notre jeune nation.
Et, si Jean EYEGHE NDONG était élu par les habitants de sa circonscription, ce que je peux comprendre connaissant l’impopularité de son adversaire, ce ne serait certainement pas votre victoire ou celle d’un clan mais celle du peuple gabonais dont il serait désormais un digne représentant.
J’ai bien peur que certains hommes politiques de notre pays, surtout ceux de l’opposition, ne souffrent d’une indigestion aigue suite à leur refus de digérer leur défaite du 30 août dernier quand je vous entends encore faire allusion à un pouvoir monarchique. Si cet argument n’a pas séduit durant la campagne présidentielle, je peux vous certifier qu’il ne prendra pas durant les législatives.
Le Gabon, on l’aime ou on le quitte.
Cher frère MBA OBAME, ce n’est pas ainsi que vous réussirez à briser les maillons de la chaîne que Léon MBA MINKO et Omar BONGO ONDIMBA ont soigneusement établie et serrée.
Croyez profondément au partage des valeurs qui animent mon discours : Liberté, Egalité et Fraternité.
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