Eyeghe-Ndong
Après une légère phase de bipolarisation avec les opposants “Pingouins” et “Babouins”, l’opposition gabonaise vient à nouveau de retomber dans sa phase de déflagration totale. A côté de la rupture au sein de l’Union nationale, c’est au tour du groupe des Pingouins de voler en éclats. Comme prophétisé par nombre d’observateurs politiques, les porteurs de valises de Jean Ping, l’ancien Vice-président de l’Union nationale Jean Eyeghe Ndong, l’ancien ministre René Ndemezo’o et l’ancien Gouverneur de la BEAC Philibert Andzembé, ainsi qu’un grand nombre d’intellectuels et de hauts cadres gabonais viennent d’annoncer la création d’un nouveau parti politique dénommé “Démocratie Nouvelle (DN)”.

Le chantre de la guerre civile et du sang serait-il en rupture de fond pour continuer à financer ses soutiens du dimanche? Ou tout simplement, ces appels à la violence, à la haine et l’absence d’un projet de société crédible ont fini par faire prendre conscience de ce que tous les Gabonais savent déjà: “son véritable problème, c’est Ali”?

Pourtant, collés à ses baskets dès son arrivée, l’ancien vice-président de l’Union nationale et ses amis avaient appelé à suivre l’asiatique. Que s’est-il donc passé? En fait, on se souvient que plusieurs membres de l’opposition, en l’occurrence Jean Ping, le chantre de la guerre civile avait mal digéré l’acceptation par Jean Eyeghe Ndong, d’une mission d’observation des élections au Niger que lui aurait confié Ali Bongo. Ping avait alors accusé l’ancien Premier ministre de flirter avec l’ennemi, jetant le courroux sur lui via ses sbires sur les réseaux sociaux. Il l’avait d’ailleurs qualifié de “traître de la première espèce”. Ce qui avait amené sa victime à déclarer: “Jean Ping n’est pas mon père. Moi je n’ai pas les yeux bridés.” Est-ce cette affaire qui a sonné le glas de la rupture? Tout porte à croire que le problème est plus profond.

Mais d’ores et déjà, Démocratie Nouvelle (DN) annonce un événement. Le parti sera porté sur les fonds baptismaux lors d’un congrès constitutif cette fin de mois d’avril. S’il ne présente pas un candidat à l’élection présidentielle d’août prochain, il se pourrait qu’on assiste à un ralliement qui ne laissera pas l’opposition sur ses jambes. Mais connaissant la propension d’Eyeghe Ndong à se présenter à toutes les élections, rien n’est encore sûr. Les mois qui suivent semblent dur pour l’opposition qui agonise déjà.

 

Source:TG