Fédération P.D.G Russie et Europe de l'Est

Parti Démocratique Gabonais branche Europe de l'Est: Avançons Ensemble!!!

le 20-04-2012 01:38

Discours du Chef de l’Etat gabonais à l’occasion de la 9ème Session de la Conférence islamique des Ministres de l’Information de l

 AU NOM DE DIEU CLEMENT ET MISERICORDIEUX QUE LA PAIX ET LE SALUT DE DIEUX SOIENT SUR LE PROPHETE MOHAMMED, SUR SA FAMILLE AINSI QUE SES COMPAGNONS
 

Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Mesdames et Messieurs,

ASSALAMOU ALAYKOUM WA RAHMATOULAHI WA BARAKATOUHOU


Nous rendons grâce à Allah, le Tout-Puissant et le Miséricordieux qui, dans le Saint Coran au chapitre 42, verset 38 promet Sa meilleure récompense à « ceux qui se consultent mutuellement au sujet de leurs affaires », d’avoir voulu et permis, par Sa Seule volonté, que se tienne aujourd’hui, 19 avril 2012, correspondant au 27 du mois de joumâdal oûlâ de l’année 1433 de l’Hégire, la 9ème Session de la Conférence islamique de la Coopération Islamique, à Libreville, capitale du Gabon.


Les Ministres de l’Information de l’OCI, en prenant la décision historique de Rabat au cours de la 8ème Session de la Conférence islamique des ministres de l’Information, de confier au Gabon l’organisation pour la première fois de son histoire, de la 9ème Session, ont tenu à honorer l’Afrique, dans sa composante constituée par les pays frères membres du Groupe Africain de l’OCI, et particulièrement les pays de la sous région de l’Afrique Centrale.


Monsieur le Secrétaire Général,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,


Le Gabon mesure l’ampleur de l’exceptionnel privilège qui lui a été fait pour être le premier pays de la sous région d’Afrique centrale à abriter les travaux d’une conférence islamique de l’OCI au niveau ministériel. En cela, je dois en mon nom personnel, au nom des Gabonaises et des Gabonais, remercier, au fond du cœur, tous les pays de notre Organisation pour avoir retenu notre candidature.


C’est également le lieu d’avoir une pensée pieuse emprunte de reconnaissance à l’égard de feu le Président El Hadj Omar BONGO ONDIMBA, que Dieu Soit satisfait de lui, artisan incontestable et acharné de la candidature du Gabon pour l’organisation et sa détermination pour une participation plus active du Gabon au sein de l’OCI, cette session n’aurait pas lieur aujourd’hui en terre gabonaise.


Permettez-moi maintenant de rendre un mérité à notre Secrétaire Général, le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu qui s’est également personnellement impliqué pour rendre possible l’organisation de conférence au Gabon. Je lui exprime, devant cet auguste assemblé, ma
haute appréciation pour la façon dont il administre notre Organisation.


Monsieur le Secrétaire Général,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,


La 9ème Session de la Conférence Islamique des Ministres de l’Information de l’OCI, revêt une importance capitale, dans la mesure où vos assises se focaliseront sur des sujets particulièrement sensibles pour les musulmans. En effet pour une juste compréhension de notre religion, la contribution des médias dans l’image de l’islam s’avère importante.


A cet égard, la médiatisation de la cause palestinienne, cause centrale de l’organisation est à un tournant déterminant. En effet, comme vous le savez, il ya 43 ans, notre Oummah, suite à l’incendie criminel de la Mosquée d’Al Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, portait sur les fonts baptismaux, l’Organisation de la Conférence Islamique, pour faire face aux défis dont l’intolérance criminelle et l’ignorance entretenue n’étaient qu’un aspect.


Aujourd’hui encore, la juste et légitime cause palestinienne, raison d’être historique de notre Organisation, reste au cœur de nos préoccupations tant diplomatique que politique.


Je voudrais donc saisir l’opportunité qui m’est ici offerte pour réaffirmer notre soutien indéfectible à nos frères et sœurs de Palestine dans leur lutte légitime pour l’avènement d’un Etat indépendant et viable.


Les médias dans le monde musulman ont de fait la responsabilité de porter cette revendication, de la rendre audible, crédible et de la défendre.


Monsieur le Secrétaire Général,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,


Comme vous le savez, le monde musulman est confronté de nos jours à plusieurs maux. Je voudrais rapidement évoquer la recrudescence de l’islamo phobie et du terrorisme pour lesquels les médias de la Oummah islamique de se mobiliser pour combattre ce phénomène, tant il constitue une menace pour la sécurité et la coexistence pacifique dans le monde.


Face à la montée de l’islamo phobie, des voix sages se sont élevées dans le monde musulman, parmi lesquelles celle du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Abdullah Ibn Abdelaziz, Souverain du Royaume d’Arabie Saoudite, pour appeler à un dialogue des religions et de cultures en vue de faire échec au choc des cultures et des Civilisations dont on a proclamé l’avènement à l’orée du 21ème Siècle.

Il convient d’ailleurs de rappeler ici que cet appel est conforme à la parole divine qui nous dit dans le Saint Coran au chapitre 42, verset 13, je cite : « Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons révélé à Abraham, à Moïse et à Jésus : Etablissez la religion et n’en faites pas un sujet de division ». L’Islam, faut-il le rappeler, est une religion de l’ouverture de la
communication qui puise sa force et sa perpétuité dans son ouverture sur le monde.
L’Islam a toujours vécu et vivra encore, en côtoyant les autres religions divines, dans un espace géographique et humain commun. Il a pu accueillir toute les nations et les groupes ethniques qui l’ont assimilé sans qu’il ne nuise à leurs cultures ni à leurs particularités, mais plutôt les a renforcé.


C’est pourquoi quand nous parlons d’un monde islamique, nous ne parlons pas uniquement des musulmans, mais de toutes les composantes de cette riche diversité, qui reflète la réalité de l’ouverture que porte l’Islam. A cet égard, l’adhésion à l’OCI du Gabon, pays laïc dont la population musulmane est de surcroît minoritaire, en est une parfaite illustration.


De même, notre Organisation défend les intérêts de tous ceux qui vivent partout dans le monde sans considération aucune de leur religion ou de leur race, car ils sont tous des frères et ont des obligations les uns vis-à-vis des autres. Ils ont le devoir d’être unis qu’ils appartiennent ou non à la même race. Tout appel à la fermeture va à l’encontre de l’essence même de la religion, et en détruit les objectifs nobles. Et toute tentative de semer la discorde et la division au sein des nos sociétés et entre ses différentes composantes ni le fond même du message humain de l’Islam.


Les médias de la Oummah islamique doivent être en première ligne pour promouvoir et diffuser largement ses valeurs d’un Islam vrai, en vue de remédier à l’inquiétante méconnaissance de l’Islam qui animent tous les préjugés à la base de l’Islamo phobie ambiante.


Monsieur le Secrétaire Général,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,


Autant nous devons fustiger l’islamo phobie et la combattre par tous les moyens légitimes, autant nous devons condamner sans frilosité le terrorisme. En effet, dans un monde où le terrorisme s’apparente à une guerre des temps modernes livrée contre les idéaux humains, notre condamnation de tous les actes criminels et obscurantistes, d’où qu’ils viennent, d’où être sans appel.


Nous devons refuser vigoureusement les atteintes aux valeurs sacrées de l’Islam, lequel a pourtant joué un rôle précurseur dans la consécration de l’universalité de la dignité humaine, dialogue et de l’interaction culturelle et , dans le respect mutuel.


Voilà qui nous interpelle tous, pour mettre en place une stratégie globale de communication et d’information pour lutter contre le terrorisme, l’extrémisme, l’intégrisme, en un mot, toutes ces idéologies radicales en « isme » ; nous devons mettre en place une stratégie fondée sur la coordination et la coopération de notre Organisation ainsi que ses Etats membres avec tous les autres acteurs de la vie internationale car, disons le tout net, l’Islam authentique n’a rien à voir avec tous ces maux.


Il n’y a évidemment pas plus erronées que de telles assertions. Il faut également condamner et refuser de toutes nos forces les termes du type « terrorisme islamique » qui laissent induire ou entrevoir que le terrorisme pourrait trouver son fondement doctrinal dans l’Islam, ou avoir partie liée avec l’Islam. Il n’y a évidemment pas plus erronées que de telles assertions.Il faut le dire haut et fort, l’Islam et les musulmans sont les premières victimes qui pâtissent du terrorisme et cela à double titre : ce sont eux qui sont essentiellement la cible de son agressivité et c’est à eux, à eux seuls, que l’on en impute la responsabilité, tout en sachant pertinemment que l’intégrisme radical n’est pas l’apanage d’une religion ou d’une nation.


Il y a assurément sur cette question un très gros travail d’information et de sensibilisation interne et externe à faire pour les médias des Etats membres de notre Organisation.

Monsieur le Secrétaire Général,
Messieurs les Ministres et Chefs des délégations,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,

Il va sans dire que les questions majeures qui ont fait l’objet des délibérations au cours des sessions précédentes, particulièrement celles de Djeddah en 2006 et de Rabat en 2009, seront de nouveau parmi celles dont il convient de poursuivre l’examen ici à Libreville. Sur un tout autre plan, je souhaite que cette session marque le début du renforcement des relations multiformes entre le Gabon et les pays membres de l’OCI en général, mais aussi entre le Gabon et le secrétariat Général de l’OCI en particulier. En effet, la rencontre de Libreville sera, à n’en point douter, le point de départ d’une redynamisation de l’action du Gabon au sein de l’organisation de la coopération islamique ; tel était d’ailleurs l’objectif visé par feu le président EL Hadj Omar BONGO OMDIMBA en sollicitant l’organisation de la 9ème session de la conférence islamique des ministres de l’information de l’OCI. Honorer cet objectif c’est notre façon de rendre hommage a sa vision clairvoyante et à son action au sien de notre Organisation. Il va sans dire que cette redynamisation passera par une participation plus active du Gabon aux différentes activités de l’OCI. Nous n’épargnerons aucun effort, avec l’aide de Dieu, afin de contribuer à la réalisation des objectifs de notre Organisation commune, et donc à la satisfaction des attentes de notre Oummah.

Je ne saurai clore ce propos sans prier le très haut afin qu’il couronne vos travaux de plein de succès et fasse en sorte qu’ils aboutissent à des recommandations et résolutions susceptibles de remédier aux maux qui  minent le développement serein de notre Oummah et pour lesquels l’information et la communication sont des remèdes cruciaux.

Puis Allah le tout-puissant nous inspirer, guider nos pas et nous accorder la récompense promise aux croyants.

Wa salaamou Aleykoum Wa rahmatoullaahi Wa barakaatouhou.

Source: OCI

 


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le 18-04-2012 15:38

CREER ET MAINTENIR LES CONDITIONS OPTIMALES POUR QUE CHAQUE COMPATRIOTE SOIT FIER D'ÊTRE GABONAIS:ALI BONGO ONDIMBA


 Le président de la Reublique Gabonaise, Ali Bongo Ondimba a manifesté sa volonté ce mardi, lors de la célébration de la Journée Nationale de la femme Gabonaise,  de créer et de maintenir les conditions optimales pour que chaque citoyen soit fier d'être gabonais, d'appartenir à cette nation qui place au centre de ses préoccupations l'épanouissement individuel et collectif.
 

« Notre loi fondamentale inscrit l'égalité comme principe essentiel de notre devenir Commun. Il est donc de mon devoir de mettre en place tous les instruments devant concourir à l’autonomisation de la femme gabonaise », a déclaré Ali Bongo Ondimba.

« C'est le lieu et le moment de rappeler que notre responsabilité est de créer et de maintenir les conditions optimales pour que chaque citoyen soit fier d'être gabonais, d'appartenir à cette nation qui place au centre de ses préoccupations l'épanouissement individuel et collectif », a-t-il ajouté.

 Pour ce faire, le Chef de l’Etat a annoncé que la lutte contre la pauvreté, les inégalités et l'exclusion sociale doit prendre une place de plus en plus importante et effective dans tous les programmes stratégiques mis en œuvre. Toutes les initiatives nécessaires doivent être entreprises pour favoriser I'expression et l'éclosion du fort potentiel de créativité, d'ingéniosité dont dispose la femme gabonaise.


 Le Chef de l’Etat a donc engagé le gouvernement à créer des conditions satisfaisantes d’émergence à travers : l’accès à l’énergie, des routes praticables pour
l’évacuation des productions agricoles, un système de santé pour la prise en charge médicale, des structures d’éducation pour la petite enfance.

Pivot et âme de la cellule familiale, la femme est du point de vue du Chef de l’Etat l' « image du symbole du Gabon de la maternité allaitante ».


 L’autonomisation de la femme gabonaise doit donc être perçue comme la  détermination d'une politique réelle de persuasion, d'adhésion, de partage, de prise de décision et d’implication dans la voie de l'émergence.  A ce titre, le métier de la femme reste une véritable opportunité pour développer le Gabon vert.


 Le Président de la République a, en outre saisi cette occasion pour réaffirmer que l’autonomisation de la femme est un vaste chantier  qui permettra de prendre en compte les thématiques fondamentales de la promotion de l’égalité de genre pour un développement durable. Il s’agit entre autres de la « femme et l’environnement », la « femme et la pauvreté », la « femme et l’éducation ».

Au nom de son épouse, Sylvia Bongo Ondimba, le Chef de l’Etat leur a rassuré sur la disponibilité de la première Dame dont les sujets des femmes occupent une place de choix dans ces nombreux plaidoyers.

 

Source:Gabonews 

 


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le 16-04-2012 11:35

DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DU PREMIER MINISTRE FACE AUX DEPUTES


MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE,

HONORABLES DEPUTES,

EXCELLENCES,

MESDAMES ET MESSIEURS.

 

Je dois surmonter une très grande émotion cet après-midi, en prenant pour la première fois la parole dans cette enceinte et devant cette auguste assemblée pour y décliner la politique générale que je me propose de conduire dans les prochains mois.

Mon émotion est d’autant plus grande que je sais d’où je suis parti, quelles marches j’ai gravies, quelles épreuves j’ai endurées. J’ai tout particulièrement une pensée affectueuse pour ma mère, veuve très jeune et de surcroit  illettrée, pour sa foi inébranlable en la scolarité et la formation académique qui m’ont, en grande partie, aidé à bâtir une carrière.Je la remercie pour tout, bien qu’elle ne soit plus là, comme je remercie tous ceux qui, à un moment ou à un autre de ma vie, présents dans cet hémicycle ou ailleurs, m’ont soutenu et aidé à être ici devant vous aujourd’hui.J’adresse par avance ces remerciements à ceux qui demain m’accorderont leur concours pour me permettre, d’accomplir avec succès, ma mission. 

Comme chacun le sait, depuis le 27 février dernier, j’ai le privilège et l’honneur, par décret du Président de la République Chef de l’Etat son Excellence ALI BONGO ONDIMBA, de servir notre pays en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement.  Il est naturel que je saisisse cette occasion pour lui exprimer ma très grande gratitude et mes remerciements déférents pour cette grande marque d’estime que je m’emploierai, de mon mieux, à honorer.

Je ne mesure probablement pas encore à sa juste valeur l’ampleur et le poids de la charge qui m’a été ainsi confiée mais je comprends, à l’intensité de la clameur populaire qui s’en est suivie ; aux très nombreux commentaires qu’elle a suscités dans les villes comme dans l’arrière pays ; aux innombrables messages qui m’ont été adressés, que cette nomination relève de l’exceptionnel à plus d’un titre et qu’elle se veut une secousse de forte intensité destinée à donner le signal de l’accélération des réformes, c'est-à-dire, en définitive, du changement auquel tous nous aspirons.

Oui, tous nous aspirons à de meilleures conditions de vie c'est-à-dire, à un revenu plus élevé, à une bonne couverture sanitaire pour nous-mêmes et tous nos proches ; à un bon niveau d’éducation et de formation. Ce sont précisément ces trois éléments qui constituent la mesure du progrès des nations et celle de leur performance relative.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés,

Excellences, mesdames messieurs.

Notre pays s’est classé, en 2011, au 106ième rang mondial sur la base de l’Indice de Développement Humain (IDH) qui mesure le niveau moyen atteint par un pays dans les trois dimensions essentielles du développement humain retenues par les Nations Unies à savoir : le revenu, la santé et l’éducation.

Quatrième pays africain derrière la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, le Gabon n’en est pas moins très éloigné sur un classement qui concerne 187 pays. Cette distance mesure aussi le chemin à parcourir pour accroitre le bien-être de notre population et le rapprocher de celui des pays qui occupent le haut de ce tableau et se sont établis comme des phares sur lesquels le monde entier se règle.

La vie moderne, celle des villes où plus de 75 % de notre population vit, est organisée autour des revenus des ménages, des entreprises et de l’Etat. Ces revenus sont la contrepartie du travail, des profits et des rentes. Les pays qui occupent le haut de l’échelle de l’Indice du Développement Humain sont d’abord ceux qui ont su donner au travail sa place et ont obtenu, à la force du poignet, des avancées significatives dans leurs conditions de vie.

C’est pourquoi il nous faut :

*    réaffirmer l’importance du travail et nous organiser pour lui donner toute sa place dans notre société ;

*    créer partout où cela est possible les conditions pour que le plus grand nombre y accède et en améliorer la qualité.

*    travailler pour construire notre avenir en nous aidant des ressources tirées de l’exploitation des matières premières que la nature nous a concédées pour surmonter une partie des difficultés qui se dressent sur notre route.

*    travailler pour mettre une certaine distance entre les aléas conjoncturels et notre devenir.

*    travailler davantage et mieux pour accroître le revenu national, c'est-à-dire les ressources à répartir entre les différents agents économiques ;

*    établir un rapport sain avec les contreparties du travail que sont les rémunérations et la qualité de la vie ;

*    travailler enfin et non nous perdre en conjectures et querelles inutiles voire futiles, en tout cas secondaires, au regard de l’objectif principal largement partagé par tous, au-delà des familles politiques, un plus grand développement de notre pays.

Pour converger vers cet objectif, le Président élu en 2009 a proposé un projet de société, L’avenir en confiance, articulé en neuf (9) axes stratégiques qu’il me plait de rappeler.

1.   Consolider l’état de droit ;

2.   Faire de la décentralisation une réalité ;

3.   Réussir la moralisation de la vie publique et assurer une meilleure gouvernance des affaires publiques ;

4.   Préserver l’intégrité territoriale et consolider les rapports avec les pays voisins amis ;

5.   Diversifier les sources de croissance et de développement durable ;

6.   Mettre en place des infrastructures de soutien au développement économique ;

7.   Mieux gérer les finances publiques ;

8.   Mieux responsabiliser les Gabonais et les pousser à être plus entreprenants ;

9.   Lutter contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion.

 De nombreux chantiers ont été ouverts depuis octobre 2009 par mon prédécesseur auquel je voudrais rendre un hommage républicain car l’Etat que nous servons est un continuum. Les hommes passent, le Gabon demeure et avec lui, les pierres posées par chacun de ses serviteurs.

Cependant les attentes de l’immense majorité des Gabonais se font de plus en plus pressantes pour une amélioration perceptible et plus rapide du vécu quotidien. La satisfaction de ces attentes passe par une accélération du rythme des réformes, c'est-à-dire, par un effort collectif plus soutenu dans les mois à venir tant dans le fonctionnement de l’Etat que dans celui du reste des agents économiques et sociaux en vue de créer et de stimuler la croissance.

Ma mission est de donner corps, avec une célérité accrue, à ce projet de société. Je distingue à ce propos, les problèmes qui relèvent de l’organisation de l’Etat de ceux qui ont trait aux modalités de dynamisation de l’économie et de répartition des fruits de la croissance.

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés,

Excellences, mesdames messieurs.

 

Depuis un peu plus d’un demi-siècle le peuple Gabonais a hérité de l’Etat comme cadre par excellence d’exercice du pouvoir politique, héritage de l’ancienne puissance colonisatrice qui, elle-même l’a tiré de sa double tradition jacobine et libérale. Mais au-delà de ce simple constat préliminaire, quelle réalité recouvre le mot Etat pour nous ?

La définition de l’Etat n’est pas unique et les approches peuvent en être multiples, aussi pertinentes les unes que les autres. Je m’en tiens à celle qui me parait à la fois simple et concrète : l’Etat c’est une population et un territoire, sur lesquels un appareil politico-administratif exerce sa souveraineté et applique une œuvre d’orientation et de diffusion du progrès social dont la finalité est l’intérêt général. Ainsi articulé autour de l’intérêt général, le rôle de l’Etat se résume finalement à la satisfaction des attentes renouvelées et multiformes des populations.

Notre Etat, dont la forme constitutionnelle est la République, est quotidiennement l’objet de critiques dans son organisation et son fonctionnement. Parmi les griefs qui lui sont faits ou plutôt que les uns et les autres nous lui faisons, on peut citer par exemple :

*    la lancinante question de l’organisation des élections depuis 1990 et son pendant, l’équité de ses supports à savoir celle du découpage des circonscriptions électorales et finalement la consistance de notre démocratie ;

*    la gestion des ressources publiques financières et humaines ainsi que les contestations récurrentes, dans le secteur public,  des différentes catégories socioprofessionnelles ;

*    les nombreuses entorses à la loi dans une partie du secteur privé et qui suscitent de plus en plus le courroux des syndicats ouvriers ;

*    une réglementation du travail pour certains rigide voire dépassée, pour d’autres insuffisante ;

*    une répartition inégale des fruits de la croissance et plus largement les insuffisances des bases de la solidarité nationale ;

*    les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire.

Sur toutes ces questions, les récriminations des uns et des autres sont probablement fondées. Mais elles restent stériles tant qu’elles ne se transforment pas en propositions constructives et n’évitent pas la tentation d’un formatage de l’Etat au logiciel et à la taille de chacun, démarche et attitude qui sont contraires à l’intérêt général, fondement par essence de la République.

C’est pourquoi dans les prochains jours, conformément aux instructions du Président de la République Chef de l’Etat,  je lancerai une vaste consultation nationale en invitant toutes les composantes de notre pays à me faire part de leur appréciation de l’Etat et des suggestions qu’elles formulent pour remédier aux dysfonctionnements observés.

En attendant, et pour nous conformer aux engagements pris et aux recommandations de la Cour Constitutionnelle qui a rappelé la nécessité d’organiser les prochaines consultations électorales sur la base de données biométriques ; un contrat est en cours de négociation avec un prestataire de services qui devrait produire, pour la fin de l’année en cours, une liste électorale biométrique fiable et satisfaire ainsi une exigence démocratique collective au demeurant contributive  à une amélioration de la gouvernance.

La liste électorale n’est pas une fin en soi. Elle doit servir de support fiable aux élections locales prévues en 2013 qui vont permettre de désigner les élus locaux chargés de mettre en œuvre la décentralisation dont nous avons convenu.  

Comme chacun le sait, une première loi relative à la décentralisation a été adoptée en 1996. Sa mise en œuvre s’est révélée difficile au point de conduire à l’adoption d’une nouvelle à la fin de la dernière législature. Elle se trouve désormais à l’examen devant la Cour Constitutionnelle. Elle pourrait donc entrer en vigueur assez rapidement.

Mais la décentralisation n’a de chance de succès que si elle s’accompagne d’une plus grande rigueur dans la confection des budgets et leur gestion et si elle n’est pas l’occasion d’un relèvement dispendieux du train de vie des élus locaux ou d’une pression fiscale accrue.

Or, en la matière, les mauvaises habitudes ont la vie dure et ont prospéré avec une régularité, à tout le moins, inquiétante. Chacun se souvient que la Cour des Comptes n’a eu cesse d’appeler, ces dernières années, à une gestion plus orthodoxe et plus rigoureuse des deniers publics.  Mais ces interpellations n’ont pas produit les effets escomptés.

Nombre d’administrateurs de crédits ont pris et continuent à prendre des libertés avec les ressources qu’ils sont chargés de gérer. D’autres prennent tout autant des libertés avec les ressources votées par le Parlement et s’arrogent le droit d’en hiérarchiser l’importance par un choix unilatéral du calendrier des décaissements sans en référer aux utilisateurs qui en ont fait la demande ni se soucier de l’incidence négative de cette programmation sur les résultats attendus.

Il en résulte très largement une faible exécution du budget et une inefficacité de la dépense publique préjudiciable à la performance de l’appareil économique et social et exaspérante pour les populations comme pour les opérateurs économiques qui en attendent des retombées.

On peut se demander dans bien des cas si de tels agissements résultent de défaillances morales ou si elles reflètent des manquements techniques et donc une formation insuffisante.

Dans le premier cas, il faut envisager d’éradiquer un mal, la corruption, qui confine à la pandémie et nuit gravement à notre pays, en faisant mieux jouer les mécanismes de contrôle et le dispositif répressif. Sur ce point, plusieurs grands dossiers évoqués depuis de nombreuses années, tels que l’utilisation des ressources publiques en vue de la célébration des fêtes tournantes, donnent le sentiment amer d’une justice à deux vitesses qui installe l’impression d’une iniquité érigée en principe.

Dans la même logique, certains jugements laissent les justiciables perplexes et sèment le doute dans les esprits. L’état de droit décliné à l’article premier de la Constitution, s’apparente alors à une tournure de style sans contenu. Il faut que nous nous demandions si la République peut durablement s’accommoder de tels aggiornamentos sans mettre en péril la cohésion sociale et quels aménagements nous devons convenir pour que les lois que nous votons soient justes et restent un bouclier pour tous. Dans tous les cas, il faut sans doute affiner la stratégie nationale de lutte contre ces défaillances morales ; parfaire notre dispositif juridique en la matière ; accroitre et renforcer nos capacités.

Mais on ne peut pas exclure que ces défaillances ne soient également la conséquence de manquements professionnels liés à la formation. Cette hypothèse conduit à évoquer un constat douloureux. Notre système éducatif, caractérisé par des crises à répétition depuis une vingtaine d’années maintenant dans nos universités, nos lycées et collèges, fait face de toute évidence à des dysfonctionnements structurels.

 

MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE,

HONORABLES DEPUTES,

Les états généraux de l’éducation qui se sont tenus en 2010 en ont posé le diagnostic. Pour autant de nombreuses questions continuent à se poser :

1.   Nos aspirations et nos prétentions sont-elles en phase avec nos ressources ?

2.   Les rémunérations servies aux enseignants sont-elles en phase avec leurs niveaux de qualification et l’Etat peut-il faire un effort supplémentaire en leur faveur et quelle en serait la forme la plus appropriée ?

3.   Ces rémunérations sont-elles réellement incitatives et qu’est ce qui, dans ce système différencie un enseignant dont la production intellectuelle bénéficie à l’ensemble de la communauté et participe au rayonnement du pays d’un autre qui se limite à son cours ?

4.   L’accent mis sur les grades académiques comme base de différenciation des rémunérations n’est-il pas de nature à perpétuer la fracture entre l’université et le monde du travail et n’est-il pas en contradiction avec le système du LMD qui semble valoriser les acquis professionnels ?

5.   N’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur un financement différent de la scolarité dans l’enseignement supérieur qui pourrait par exemple prendre la forme d’un prêt ouvert à tout étudiant qui aurait le triple mérite de garantir le financement partiel de la scolarité des générations futures, d’impliquer progressivement les bénéficiaires dans une démarche de responsabilisation et de s’affranchir du critère d’âge qui prolonge les disparités des conditions sociales.

Toutes ces questions m’incitent à préconiser une amélioration de notre connaissance collective des problèmes auxquels nous sommes confrontés en engageant notamment un audit externe, académique, administratif et financier de nos universités pour ajouter à la réflexion et au débat une information objective préalablement à toute action.

J’invite toutes les parties à rechercher une plus grande complémentarité et donc une meilleure synergie notamment entre l’université et l’Administration Générale par exemple en matière d’études en lieu et place d’une logique d’affrontement. Cette piste au demeurant utile dans le système LMD, dont je vais entretenir les enseignants dans les prochaines semaines, devrait être de nature à booster la production marchande, quantitative et qualitative, des différentes facultés et grandes écoles.

S’agissant de la santé, plusieurs systèmes de santé ont vu le jour dans notre pays dans les années passées y compris dans le secteur public avec des hôpitaux gérés par le ministère de la santé et d’autres par la CNSS. Les dysfonctionnements dans ces deux ensembles ont favorisé le développement d’un secteur privé plus ou moins performant.

A l’examen de nos comptes financiers extérieurs, chacun peut voir le poids considérable des évacuations sanitaires qui constituent, à l’évidence, l’exacte mesure de nos défaillances techniques et de notre incapacité à nous prendre en charge pour faire face à un certain nombre de pathologies.

La décision prise de retirer de la CNSS la gestion des hôpitaux pour qu’elle se consacre mieux aux prestations de sécurité sociale est en cours de mise en œuvre. J’ai reçu à ce sujet de nombreuses questions sur ces évolutions et je m’interroge, comme vous, sur la meilleure modalité future de gestion de ces hôpitaux. La seule certitude en la matière est que les choses ne pouvaient plus rester en l’état. Le gouvernement a décidé de procéder à un regroupement de ces différentes structures hospitalières publiques. La jonction entre les deux statuts est à l’étude et sera traitée en respectant les droits acquis par les uns et les autres et en vue d’accroitre l’efficacité du dispositif public de santé. Dans ce dossier comme dans d’autres, une plus grande concertation me parait indispensable.

La pratique du sport contribue à l’amélioration de la santé de ceux qui s’y adonnent. Mais elle forge aussi le sens de l’effort sur soi, celui de la solidarité et de la fraternité.

Nous avons tous été les témoins, il y a 3 mois à peine, d’un engouement extraordinaire de tous les Gabonais mobilisés derrière l’équipe des panthères. Nous avons ainsi mesuré la force du sport comme ciment de l’unité nationale. Cet évènement a été d’autant plus un grand succès que des efforts substantiels ont été fournis pour doter les deux provinces retenues à cet effet d’infrastructures sportives de qualité. Pour permettre à tous les talents d’émerger dans tout le pays, des efforts additionnels seront consentis dans les autres provinces en vue d’en améliorer les plateaux sportifs. D’une façon plus large, le financement des activités sportives sera revisité sur la base notamment de la loi sur le mécénat.

L’épanouissement de chacun va au delà du sport. Il demande une attention particulière pour notre culture et son rayonnement. Le Gouvernement en charge de la culture veillera à mettre en place, dans chacune de nos provinces un ballet provincial destiné à préserver sa spécificité et son originalité. Cet épanouissement est aussi largement tributaire du cadre de vie.

L’urbanisation de notre pays a été si rapide qu’elle a brillé par son caractère anarchique. Le déficit en logements est si important que les ressources nécessaires au rattrapage sont abyssales. De nombreux promoteurs immobiliers se sont présentés à nos portes depuis deux ans mais le Gouvernement peine à conclure avec eux en raison de sa volonté de promouvoir un habitat social  dans un environnement moderne qui inclut simultanément différentes infrastructures collectives.

Il nous faut trouver une réponse convenable à deux problèmes : d’une part, le financement de la viabilisation des terrains et d’autre part, la transformation de l’épargne permettant de financer les logements sur des durées plus longues. Les retards actuels s’expliquent par la recherche d’une solution simultanée à ces deux préoccupations.

Sur ce même registre, nous subissons depuis de nombreuses années une dérive dans la gestion de nos ordures ménagères dans les grandes villes et tout particulièrement dans notre capitale. A l’évidence, ce dossier doit être remis à plat et repensé à la fois pour le ramassage et le traitement des ordures ménagères comme industrielle et leur financement.

La production et la distribution de l’eau et de l’électricité ont été concédées à un opérateur privé. Force est de reconnaître que les résultats actuels ne satisfont personne. En effet, une bonne partie de la population continue à avoir des difficultés d’accès à l’eau et à l’électricité. Dans le même temps et de l’avis général, les coûts de ces deux produits restent relativement élevés aussi bien pour les ménages que pour les entreprises.

Le moment est peut-être venu de nous interroger, sans passion, sur les choix que nous avons faits dans le passé et sur la meilleure façon d’envisager le futur. Faut-il mieux rédiger le cahier des charges de la concession ou remettre en cause le principe même de la concession ?

Les infrastructures de communication sont des supports essentiels du développement des activités économiques et de renforcement de l’unité nationale. L’édification des zones économiques spéciales, la mise en valeur des grands gisements de matières premières déjà identifiées et l’évacuation de leurs produits transformés qui est notre objectif, nécessitent des infrastructures routières ferroviaires portuaires et aériennes conséquentes.

En vue de rationaliser notre stratégie d’équipement en infrastructures, nous nous appuierons sur un schéma directeur d’aménagement du territoire qui donne un éclairage fiable du futur et ouvre des perspectives à des partenariats public-privé.

L’accélération de l’utilisation des technologies numériques reste tributaire d’une faible offre qualitative et quantitative en supports appropriés. La généralisation de l’économie numérique est nécessaire à l’accélération du saut qualitatif en matière d’éducation, de santé et d’échanges. La concrétisation du Gabon des services nous impose de nous doter d’une infrastructure numérique de pointe pour contribuer au désenclavement  des provinces et départements ainsi que des grandes zones d’activité économique. Dans ce secteur des efforts d’investissements restent nécessaires. Ils vont aussi concourir à l’amélioration de la sécurité dans un contexte mondial où le grand banditisme et le terrorisme obligent les Etats à renforcer les moyens de recoupement de leurs informations pour prévenir et lutter contre les désordres.

Dans cette logique et face à la montée des conflits et des opérations de déstabilisation ici et là en Afrique, le Gouvernement est déterminé à agir au sein des Nations Unies, de l’Union Africaine et des organismes multilatéraux, par le renforcement de la coopération internationale pour consolider la démocratie et le développement. En conséquence, le Gouvernement :

*    appuiera les initiatives de ces institutions en matière de maintien de la paix et d’intégrité des territoires des pays membres ;

*    veillera à optimiser la contribution de sa diplomatie au développement économique, social et culturel du Gabon ;

*    renforcera son implication sur les sujets d’ordre sous-régional et régional et œuvrera à la redynamisation des outils d’intégration pour qu’ils servent mieux les objectifs de développement économique de nos Etats.

 

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

 

Les développements qui précèdent débouchent finalement sur une question centrale. L’économie Gabonaise a-t-elle, dans sa structure actuelle, les moyens de ses ambitions et si tel n’était pas le cas, quelles réformes devrait-elle entreprendre pour y parvenir.

Je souhaite, à ce stade de mon intervention, rappeler les fondements de l’intervention de l’Etat dans le fonctionnement de l’économie et, d’une façon plus large, les objectifs de la politique économique.

Il est communément admis que l’intervention de l’Etat dans le fonctionnement d’une économie de marché est justifiée par quatre grandes préoccupations :

*   La gestion des externalités c’est à dire, des interactions qui ne donnent pas lieu à des échanges marchands ;

*      Les problèmes liés à la rigidité des prix ;

*      Les difficultés de coordination entre agents ;

*      La nécessité d’un cadre réglementaire pour tout échange.

Cette intervention a donc pour l’essentiel deux objectifs :

*    assurer au nom et pour le compte de la collectivité, la meilleure allocation des ressources disponibles (principe d’efficacité) ;

*    assurer la cohésion sociale par un partage des risques collectifs et des charges de la société (principe de redistribution)

Le rappel de ces préoccupations et des objectifs qui en découlent convie à un questionnement sur quatre aspects :

*      Nos objectifs ;

*      Les chemins qui y conduisent ;

*      Les meilleurs moyens de les atteindre ;

*      Nos limites.

Nos objectifs doivent être ambitieux mais accessibles, c'est-à-dire à notre portée. En tout état de cause, il nous faut, en toutes circonstances, agir en bons pères de famille. C’est pourquoi Il nous faut connaître au mieux notre situation présente, nos forces et nos faiblesses pour déterminer raisonnablement ce qui est possible. L’évocation de la meilleure connaissance de notre situation renvoie logiquement à un diagnostic c'est-à-dire :

*      à un passage en revue de la situation économique et sociale de notre pays ;

*      à un réexamen de nos schémas opérationnels ;

*      à une meilleure précision de l’itinéraire adéquat en faveur de la croissance.

Le profil de l’économie Gabonaise est bien connu.

Notre pays a, en partage, depuis notre accession à l’indépendance, une monnaie commune avec ses voisins qui l’inscrit dans une dynamique d’intégration sous-régionale dont les perspectives prometteuses relèvent du bon sens.

Notre situation monétaire au sein de cette zone est sereine et nos avoirs extérieurs confortables. Tirée depuis une quarantaine d’années à titre principal par l’activité pétrolière et subsidiairement par l’exploitation forestière et minière ; notre économie est faiblement diversifiée et très largement tributaire de l’évolution des cours des matières premières ainsi que celle du taux de change du FCFA par rapport au dollar US. Le niveau élevé de nos exportations de matières premières nous assure une balance commerciale structurellement excédentaire.

Il s’agit d’abord d’une économie de rente dont la base productive repose essentiellement sur le secteur primaire qui contribue autour de 60 % du PIB contre 25 % pour le secteur tertiaire et 15 % pour le secteur secondaire et les services non marchands.

C’est ensuite une économie extravertie dont les productions de matières premières sont en quasi totalité exportées.

C’est enfin une économie dont le taux de chômage est malheureusement élevé et supérieur à 20% de la population active dont un quart est employé dans le secteur public et le reste dans un secteur où prédominent les emplois dans les services.

Bien que le fait soit déjà relevé par les analyses passées et actuelles, son évolution a été marquée au cours des trois dernières décennies par une alternance de phases de croissance et de récession, en relation avec cette sensibilité à l’environnement. Dans les dernières années, des réformes ont été opérées en matière de finances publiques. Elles ont permis d’enregistrer une amélioration de notre performance économique confirmée par les agences de notation qui viennent de passer le Gabon de BB- à BB.

Des risques majeurs que nul ne peut ignorer nous guettent cependant. Il s’agit d’une part de notre grande vulnérabilité aux chocs exogènes ; d’autre part, de la disponibilité limitée des ressources humaines compétentes ; enfin de la capacité d’absorption de notre économie, c'est-à-dire, de la capacité de notre économie à mettre en œuvre des activités économiques sans alimenter l’inflation.

Il nous faut donc et de toute urgence, débattre et organiser la réforme de l’Etat pour en accroitre l’efficacité et en réduire les coûts de fonctionnement. Il nous faut ensuite soutenir une politique vertueuse d’investissements publics c'est-à-dire qui continue à mettre l’accent sur :

*    une politique budgétaire inscrite dans une vision de long terme soucieuse de réduire la vulnérabilité des capacités financières de l’Etat aux chocs extérieurs et de garantir la viabilité des finances publiques ;

*    des efforts soutenus visant à instaurer de manière durable un environnement approprié capable de garantir, le développement harmonieux du secteur productif ;

*    une formation accrue permettant d’élever le niveau de nos ressources humaines ;

*    une politique judicieuse de l’immigration.

L’objectif de ces réformes doit être de :

*    renforcer l’attractivité du cadre réglementaire et l’environnement des affaires ;

*    promouvoir l’activité et par conséquent l’emploi dans les secteurs à forte potentialité de croissance ;

*    maintenir une discipline budgétaire d’ensemble et accroître l’efficacité des dépenses publiques ;

*    renforcer l’épargne publique en optimisant son utilisation.

L’accélération de la croissance, en tant que processus d’accroissement de la production de biens et de services, est la source de l’augmentation des revenus distribués dans le pays sous la forme de salaires, de dividendes et de profits.

Dans un monde de plus en plus ouvert aux échanges internationaux, la production est confrontée à la concurrence dont le principal arbitre est le rapport qualité-prix. Il ne suffit pas en effet de produire, il faut le faire à des niveaux de prix et à des standards de qualité compatibles avec ceux des autres producteurs partout dans le monde.

C’est pourquoi, en vue de discipliner notre démarche de mutation d’une économie à faible valeur ajoutée et peu créatrice d’emplois vers une économie diversifiée, le projet de société du Président de la République a été décliné sous la forme d’un plan stratégique à l’horizon 2025 qui prévoit, à mi-parcours, de bâtir les fondements de l’émergence à travers :

*    le développement d’un réseau national d’infrastructures économiques et sociales compétitives ;

*    le renforcement du capital humain et des compétences nationales ;

*    des réformes pour la mise en place d’un environnement des affaires de rang international ;

*    la consolidation de la gouvernance.

Ce projet a fait le choix du développement durable comme support du Gabon Emergent. Les décisions prises en la matière dont l’interdiction d’exportation des grumes, l’adoption du Plan Climat, la sécurisation des parcs nationaux en vue de préserver la biodiversité, l’obligation de la prise en compte des préoccupations environnementales dans l’implantation des investissements en attestent. En adoptant une stratégie nationale de développement durable tout en renforçant la coordination des acteurs impliqués par ces questions, le Gouvernement ambitionne de protéger notre patrimoine riche en écosystèmes et en biodiversité afin de garantir aux générations futures une terre habitable.

Sa mise en œuvre  se fera à partir de grands groupes industriels certes notamment dans les domaines miniers, forestiers ou agricoles, mais ces derniers devront s’appuyer sur de petites et moyennes entreprises appelées à jouer un rôle croissant dans le développement futur de l’appareil productif. Ces PME-PMI représentent en effet, par leur capacité de création d’emplois, une composante essentielle de la diversification souhaitée de notre économie. 

Le Gouvernement compte approfondir et accélérer l’impulsion donnée depuis 2009 dans différents secteurs économiques. Il veillera notamment dès l’année en cours, à concrétiser les annonces faites par le Président de la République à l’occasion des conseils des ministres délocalisés des années antérieures. Son attention continuera à se focaliser sur les éléments essentiels qui pèsent sur le coût de la vie tels que :

*    l’état du réseau routier ;

*    l’offre immobilière ;

*    l’offre en eau et en électricité ;

*    l’offre en structures de formation et de santé ;

*    l’offre en produits alimentaires.

 Cette attention se traduira par :

1.   La consolidation du réseau routier dont les axes bitumés seront portés de 1245 km réalisés à fin 2011 à 1496 km fin 2012 et devront atteindre 2300 km fin 2016. En outre, de nouvelles routes en terre continueront à être ouvertes pour désenclaver certaines localités par la réhabilitation et l’entretien du réseau routier départemental.

S’agissant tout particulièrement du pont de Kango : Chacun sait que l’une des piles du pont est sortie de ses appuis ce qui a entrainé une interruption du trafic lourd et contribue à créer de la pénurie sur les marchés. Le ministère en charge de l’équipements s’est employé   activement à rétablir la fluidité du trafic et a exploré quatre voies différentes à cet effet.

a)   Il a mis d’abord en service quatre bacs à quelques mètres du pont endommagé ;

b)   Il a ensuite convenu avec le concessionnaire du chemin de fer la mise en place d’une navette journalière desservant les gares d’Oyane et de Ndjolé ;

c)   Sept sociétés ont par ailleurs été engagées à améliorer la circulation sur l’axe Kougouleu-Medouneu-Bibass ;

d)   Enfin l’ancien axe du bac partant ou arrivant dans la ville de Kango sera rétabli permettant ainsi de porter de 4 à 8 le nombre d’embarcations dédiées à la traversée des camions et engins.

Il va sans dire que la situation de ce pont commande une attention particulière pour l’ensemble des autres infrastructures de ce type. Un programme de visites va donc être mis en place pour en arrêter le plan d’entretien.

2.   Le lancement du programme immobilier : L’identification des espaces et leur viabilisation continuent à ralentir le bouclage du dossier. Plusieurs sites dédiés à ces programmes, pourtant libres au moment de l’adoption des programmes, sont désormais fortement squattérisés ce qui complique encore plus le lancement des opérations de viabilisation globale et de construction. Compte tenu de ces retards la production de logements commencera cette année au second semestre par la première tranche à Angondjè. Elle devrait permettre de mettre sur le marché 1 000 logements au 31 décembre 2012. Elle va par la suite s’accélérer en 2013 et atteindre sa vitesse de croisière en 2014.

3.   La poursuite de l’augmentation de la capacité de production électrique qui devrait passer de 374 MW fin 2011 à 444 MW à la fin de l’année en cours. Dans le domaine de l’eau, les principales réalisations prévues pour 2012 concernent la poursuite du renforcement du transport et du stockage de l’alimentation en eau potable de Libreville. Ce projet devrait être terminé en 2014.

4.   L’accroissement de l’offre tant en salles de cours qu’en lits d’hôpitaux en vue de porter la capacité de 3 685 lits à fin 2011  à 3970 lits à fin 2012 et 4500 lits à l’horizon 2016 tandis que la CNAMGS continuera à étendre sa prise en charge sur l’ensemble des catégories socioprofessionnelles.

5.   L’augmentation de la production agricole en périphérie des grandes villes. Notre dépendance en matière alimentaire est connue. Un programme de construction de fermes agricoles à production intensive a été financé sur les exercices budgétaires 2011 et 2012. Leur production devrait démarrer dès la fin de l’année en cours et portera dans un premier temps sur les légumes. A partir de 2013, ce seront 700 tonnes de légumes qui seront mises sur le marché et ce volume devrait être porté à 1000 tonnes à fin 2016.

Ces programmes et ces objectifs ne peuvent être atteints que dans un environnement apaisé et sécurisé. Or il y a, qui ne le voit pas, une recrudescence inadmissible de l’insécurité dans le pays. Outre qu’elle altère le climat social, elle est de nature à éloigner les investisseurs qui pourraient être séduits par notre plan stratégique. Je vous confirme toute ma détermination et celle du Gouvernement à la combattre notamment sur la base de plans d’action cohérents et planifiés.

Le premier de ces plans vise l’amélioration  des conditions de vie et de travail de ceux et celles qui, au quotidien, mettent leur vie en danger pour maintenir la sécurité dans la cité. Dans cette optique, un programme de construction des casernes, des brigades et des logements d’astreinte pour les forces de défense et de sécurité est en cours d’élaboration. 

En outre, le Gouvernement maintiendra ses efforts de renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité. Enfin, pour combler les déficits en personnels et rajeunir la troupe, les recrutements commencés en 2011 se poursuivront en privilégiant les aspects qualitatifs.

Dans l’immédiat, le ministère de la Justice et les services d’investigation vont  intensifier leur collaboration et communiquer sur les résultats de leurs enquêtes. Comme l’a rappelé le Président de la République, Chef de l’Etat, son excellence ALI BONGO ONDIMBA, la vie est sacrée. Je réaffirme donc que, ceux qui y auront porté atteinte ou qui y portent atteinte en répondront.

Il ne vous a pas échappé que ma démarche s’est inspirée de l’approche participative parce que je suis convaincu qu’un questionnement commun conduit plus facilement à une compréhension partagée qui facilite une vision sinon partagée, du moins comprise des solutions retenues.

Je suis venu devant vous, qui représentez le peuple, attirer l’attention collective, sur la trajectoire de notre pays dans les domaines essentiels :

*    de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat ainsi que du respect des règles de vie commune ;

*    de notre système de formation et de ses adéquations ;

*    de notre système de santé ;

*    de notre système productif source de création de richesses.

Je sollicite votre indispensable soutien aux sacrifices nécessaires que les réformes annoncées impliquent pour tous. De la vitesse de ces réformes dépendra la vitesse de notre croissance.

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables députés,

 

C’est en application de l’article 28a de notre Constitution que j’ai fait devant vous cette Déclaration de Politique Générale. Je sollicite votre adhésion au programme de travail que je viens de vous présenter par un vote de confiance. L’appel insistant aux réformes qui est un appel à une rigueur accrue dans la gestion, est un discours qui dérange parce qu’il évoque des efforts dont chacun se passerait volontiers. Mais c’est le prix à payer pour améliorer durablement le bien-être collectif.

L’Histoire, a dit Jean Jaurès[1], enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir.

Que Dieu, dont tous ici nous proclamons l’existence dans le préambule de la Constitution au nom de laquelle nous sommes réunis, nous aide et nous bénisse.

Je vous remercie du temps que vous m’avez consacré et de l’attention que vous avez bien voulu m’accorder.

Merci

Merci encore.

 


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le 12-04-2012 18:43

Communiqué Final du Conseil des Ministres du Mercredi 11 Avril 2012

 
  A l'amorce des travaux,le Conseil des Ministres a exprimé sa gratitude au Président de la république, son Exellence Ali Bongo Ondimba, pour le long et fructueux périple au cours duquel il a sillonné trois (3) continents, à savoir l'Europe, l'asie et l'Océanie, à l'invitation des plus hautes autorités de la Grande Bretagne, de la Corée du Sud et de l'Australie. 
 
 En effet, à Londres en Grande Bretagne, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, a pris part au Colloque sur les changements climatiques organisé par le Foreign Office dont il était le principal orateur.

Durant ces assises, le Président de la République a plaidé pour une approche commune dans la lutte contre les changements climatiques.

Aussi, le Chef de l'Etat en a profité pour, non seulement, promouvoir le Plan Climat du Gabon, mais surtout, pour réaffirmer son engagement à œuvrer pour la lutte mondiale contre les changements climatiques, rémunérée à sa juste valeur tel que défini dans le pilier « GABON VERT » dans son Programme de Société « L'Avenir en Confiance ».

Le Président de la République, Chef de l'Etat a ensuite séjourné à Séoul en Corée du Sud où il a participé au deuxième Sommet sur la Sécurité Nucléaire.

Au cours de cette rencontre, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a fait entendre la voix du Gabon en réaffirmant les principes intangibles qui guident son action diplomatique dans le cadre du renforcement de la paix et de la sécurité internationales.

En marge des travaux, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a été reçu par son homologue de la République de Corée du Sud, Son Excellence Lee MYUNG-BAK, avec qui il a échangé sur le renforcement des relations économiques et des sujets d'intérêt commun.

Par ailleurs, le Président de la République a rencontré Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire Général des Nations Unies qui l'a félicité pour l'organisation du scrutin du 17 Décembre dernier ; scrutin qui s'est déroulé de manière libre, transparente et dans le calme.

Enfin, lors de sa visite d'état en Australie, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a rencontré les plus hautes Autorités Australiennes, notamment le Premier Ministre, Madame Julia GILLARD avec qui il a échangé sur le renforcement des relations d'amitié et de coopération entre les deux (2) pays.

L'objectif principal de cette visite est la recherche de nouveaux partenaires aptes à accompagner le Gabon de façon durable dans la mise en œuvre du « Gabon Industriel », du programme « L'Avenir en Confiance ».

Le Président de la République, Chef de l'Etat a profité de cette occasion pour rappeler que le Gabon est un pays ouvert aux affaires, et, qui offre de nombreuses opportunités d'investissement dans des secteurs multiples.

Au cours des différentes rencontres qu'il a eues avec ses illustres hôtes et autres partenaires, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a reçu leurs vives congratulations pour l'organisation réussie de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2012) ; évènement qui a contribué au rayonnement et à la promotion de notre pays à l'international.

Sur un tout autre plan, le Conseil des Ministres a pris acte du discours de politique générale que présentera le Premier Ministre, Chef du Gouvernement devant l'Assemblée Nationale, conformément au titre II «DU GOUVERNEMENT », en son article 28 a de la Constitution.

Basé sur « L'Avenir en Confiance », programme de Société de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l'Etat, ce discours de politique générale est en adéquation avec le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE).

A cet effet, le Président de la République, Chef de l'Etat, Son ExcellenceAli BONGO ONDIMBA, a rappelé au Conseil des Ministres, les valeurs et les normes qu'il place au cœur de la gouvernance de notre pays et qui articulent le Code de Déontologie des Membres du Gouvernement, notamment :

• la solidarité gouvernementale ;
• le sens de la responsabilité ;
• la réactivité face aux attentes justifiées des populations.

A ce titre, le Président de la République, Chef de l'Etat a condamné fermement la recrudescence des crimes demeurant impunis créant la peur et la psychose au sein des populations.

Aussi, a-t-il exhorté tous les acteurs intervenant dans la moralisation de la Société d'œuvrer avec abnégation et en toute collégialité pour enrayer cette barbarie meurtrière et rétrograde.

 

FIN
 

 
 


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