Le conseil des ministres qui s’est tenu à Libreville le 14 octobre dernier a été marqué non seulement par des décisions prises en matière de politique générale, mais aussi par des mesures individuelles.
On note le départ de plusieurs directeurs généraux notamment, celui du Budget, celui des Marchés Publics, ainsi que celui de la Marine Marchande.
Si le départ des autres n’a pas fait des bruits pour l’instant, mais celui du Directeur Général de la Marine Marchande suscite déjà des interrogations.
En effet, Marie Jeanne Mbazogho Mba, épouse Bamba Taladji, Directeur Général de la Marine Marchande a été remplacée par Joseph NTOUTOUME BE, Administrateur des Affaires Maritimes.
Elle a été démise de ses fonctions quelques jours après son interpellation par les éléments du service des affaires économiques et financières de la Police Judiciaire (PJ). Elle était auditionnée dans les locaux de la PJ à Libreville le lundi 11 octobre 2010.
Cette décision du conseil des ministres a-t-elle un lien avec cette interpellation de la Police Judicaire ? « Un détournement » des fonds publics ? Que s’est-il passé exactement ? Difficile de donner une réponse exacte étant donné qu’aucune déclaration officielle n’a été faite jusque là à ce sujet.
Un ancien cadre de la marine marchande, qui a requis l’anonymat, nous a confié : « je ne suis pas surpris que cette femme soit interpellée pour les affaires financières ». Allez-y comprendre !
Au-delà de tout ça, une chose est vraie, Ali Bongo Ondimba est en train de recadrer les choses. Ayant exprimé son soucis de voir les gabonais tourner résolument dos aux mauvaises pratiques du passé en vue de promouvoir un Gabon véritablement émergent, certains compatriotes ne l’ont pas compris. Le Chef à levé l’épée et le bouclier pour combattre l’ennemi. « Il est temps de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. » Il faut séparer l’ivraie de l’iré. Et promouvoir les vrais patriotes. Finis l’ethnisme, le tribalisme, le copinage, place à la fraternité de tous les gabonais.
Selon certaines indiscrétions, ces décisions vont se poursuivre. On assistera même dans les tout prochains jours à un deuxième « Tsun’Ali » qui viendra à nouveau balayer l’administration gabonaise et s’étendra cette fois au gouvernement avec un remaniement ministériel. Ceux qui ont détourné les fonds publics seront également traduits en justice.
Le président gabonais Ali Bongo a mis en garde samedi contre "l'ethnisme" et les "intérêts personnels", critiquant son gouvernement et laissant entrevoir un remaniement dans les prochaines heures, dans un discours à la nation pour le premier anniversaire de son investiture.
Le président a assuré avoir "pris la mesure de l'ampleur du problème ethnique dans notre pays, particulièrement dans notre administration".
"C'est une des racines principales de nos incompréhensions mutuelles qui nous empêchent d'avancer. Pour y faire face, j'avais prescrit aux membres du gouvernement" de Paul Biyoghé Mba, "de privilégier les critères rationnels notamment la compétence dans le choix de leurs collaborateurs. Mais je constate que ces choix sont souvent orientés vers le village, l'ethnie, le clan ou la province", a-t-il déclaré.
"Certains d'entre nous entretiennent cet état d'esprit qui ronge tel un cancer notre cohésion nationale (...) Toutes les grandes nations se sont construites en abattant les murs de l'ethnisme et de la race", a estimé le président.
"Le temps de l'évaluation a sonné (...) Certains projets connaissent une lenteur dans l'exécution. J'ai d'ailleurs fait remarquer au gouvernement que beaucoup de projets pourtant budgétisés souffraient de l'absence criarde de réalisation (...) J'ai décidé de corriger au plus vite certaines erreurs notamment celles de casting pour placer l'homme qu'il faut à la place qu'il faut", a prévenu Ali Bongo
Le président n'a pas donné de calendrier et n'a pas précisé s'il s'agissait de changer de Premier ministre ou simplement de ministres.
Se félicitant d'avoir lancé de "nombreux chantiers dans plusieurs secteurs: routes, énergie, éducation, formation professionnelle, protection sociale, protection de l'environnement, industrialisation des filières bois et diplomatie", le président Bongo assure que "tout indique que le bilan (de un an au pouvoir) est positif".
Toutefois, il a jugé que "dans plusieurs autres domaines, les résultats ne sont pas satisfaisants, essentiellement du fait de l'inconscience et des défaillances de ceux qui ont été chargés de la mise en oeuvre de certains projets qui se sont plutôt montrés soucieux de leur intérêt matériel, politicien ou personnel", a-t-il lancé.
"Je pensais ce temps révolu. Le temps où l'action publique était entravée par la multiplication des réseaux mercantiles et politiciens (...) Il faut rompre avec certaines pratiques honteuses qui consistent à mystifier et faire semblant au lieu de s'attaquer réellement aux problèmes que vivent au quotidien nos compatriotes", a-t-il affirmé.
"Le Gabon peut grâce à ses ressources et compétences changer considérablement en une génération le niveau de vie de tous ses enfants (...) Nous allons poursuivre avec assurance notre marche vers l'émergence", a-t-il conclu.
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